Dans les petits papiers d’Annamaria Tosini

Jusqu’au 6 janvier 2014, au Jardin Botanique de Palerme, une exposition rend hommage pour la première fois à l’exubérante créativité d’Annamaria Tosini.

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Décidément, la Sicile est une muse qui inspire bien des artistes, qu’ils appartiennent aux courants mainstream de l’art officiel ou à celui plus intimiste de l’art brut. Après Filippo Bentivegna et ses milliers de têtes sculptées à Sciacca ou celui qui se fait appeler Israele et a recouvert d’étonnantes mosaïques le Sémaphore de Capo Gallo, voilà Annamaria Tosini à qui l’Osservatorio Outsider Art consacre un très belle exposition au Jardin Botanique de Palerme du 26.10.2013 au 06.01.2014.

Etonnant personnage que cette femme à la créativité débordante. Tous ceux qui l’ont connue s’accordent à dire que cette Palermitaine mondaine, passionnée de musique classique et parlant couramment le français, avait le don d’organiser des fêtes somptueuses, animées de chorégraphies de toute beauté. Mais c’était surtout son splendide jardin, un jardin extraordinaire digne de Charles Trenet, une oeuvre d’art à part entière, à Casteldaccia dans les environs de Palerme, qui lui valait l’admiration de tous, à commencer par l’écrivain Jorge Luis Borges qui lui rendit visite en 1984 ou encore le magazine Marie Claire qui lui consacra un article en avril de la même année.

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Puis, le coup du sort. Son époux fait faillite et meurt quelques années plus tard. La sensibilité démesurée d’Annamaria n’y résiste pas et sa raison vacille. Elle sera internée dans une maison de repos jusqu’à sa mort, survenue récemment, en mai dernier.

Pour échapper à sa prison, qu’elle baptise « l’île des morts » en référence au tableau d’Arnold Böcklin, Annamaria recueille toutes sortes de papier (emballages, serviettes, mouchoirs, rubans, cartons, plumes et même peaux d’orange séchées) pour en faire d’incroyables sculptures, qu’elle réalise tout en écoutant Rachmaninov, Debussy, Schumann, Mahler, Mozart ou Bach. Très vite, sa chambre se peuple de chapeaux, de statuettes, de bouquets, de jardins multicolores, dans lesquels elle ne manque jamais de dissimuler un message, une phrase, une pensée, une maxime.

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Des oeuvres jugées trop envahissantes par la direction de l’établissement qui les jette prosaïquement et régulièrement à la poubelle. Celles que l’on peut admirer grâce à cette exposition ont été sauvées au cours des derniers mois par l’Osservatorio Outsider Art. Des oeuvres empreintes d’une profonde poésie créées par une artiste âgée de 83 ans, à la personnalité hors-norme.

Enfin, je ne résiste pas à l’envie de reproduire ci-dessous un extrait du texte de Glifo Edizioni. Fondée à l’occasion de l’exposition, cette maison d’édition audacieuse a entrepris de rendre hommage aux artistes de l’art brut ou d’outsider art. Siciliabellissima.com ne peut que lui souhaiter une bellissima réussite!

« Glifo Edizioni ne se décourage pas face au trend négatif de l’économie éditoriale actuelle et consacre sa première collection aux créateurs margivaganti [néologisme désignant des créateurs, souvent autodidactes, proches de l’art brut]. Leurs oeuvres expriment la pure beauté du geste artistique libre, affranchi des chaînes de l’ambition et non retenu par la soif d’atteindre les sommets  inaccessibles du système de l’art officiel ».

Pour acheter le livre de l’exposition, cliquez sur l’image ci-dessous :

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Fino al 6 Gennaio 2014, all’Orto Botanico di Palermo, una mostra rende omaggio per la prima volta all’esuberante creatività di Annamaria Tosini. 

Non c’è dubbio, la Sicilia è una musa che ispira tanti artisti, sia quelli che appartengono alle correnti mainstream dell’arte ufficiale sia quelli più intimisti dell’art brut.  Dopo Filippo Bentivegna e le sue teste scolpite o quello che si fa chiamare Israele e ha ricoperto di sorprendenti mosaici il Semaforo di Capo Gallo, ecco Annamaria Tosini, a chi l’Osservatorio Outsider Art dedica une bellissima mostra all’Orto Botanico di Palermo dal 26.10.2013 al 06.01.2014.

Un personaggio davvero straordinario, questa donna alla straripante creatività. Tutti quelli che l’hanno conosciuta concedono che questa Palermitana mondana, appassionata di musica classica che parlava correntemente il francese, aveva il dono di organizzare sontuose feste, animate da coreografie magiche. Ma era sopratutto lo splendido giardino di Casteldaccia, vicino a Palermo, un « jardin extraordinaire » come nella canzone di Charles Trenet, una vera e propria opera d’arte, che desteva l’ammirazione di tutti, a cominciare dallo scrittore Jorge Luis Borges che lo visitò nel 1984 oppure la rivista Marie Claire che le dedicò un reportage lo stesso anno.

Poi, il colpo della sorte. La ditta del marito fallisce e lui muore qualche anno dopo. La sensibilità smisurata di Annamaria non ce la fa e la sua mente vacilla. Sarà internata in una casa di riposo fine alla sua morte, avvenuta di recente, lo scorso maggio.

Per sfuggire dalla sua prigione, che lei battezza « l’isola dei morti » in riferimento al dipinto di Arnold Böcklin, Annamaria raccoglie carta di ogni genere (da pane e da pacchi, tovaglioli, fazzoletti, nastri, cartoni, piume e anche bucce d’arancia essiccate) per realizzare incredibili sculture mentre ascolta Rachmaninov, Debussy, Schumann, Mahler, Mozart o Bach. Presto, la stanza si popola di cappelli, di statuine, di mazzi di fiori, di giardini multicolori, nei quali non manca mai di nascondere un messaggio, una frase, un pensiero, una sentenza.

Opere giudicate troppo invadenti dalla direzione dell’istituto che, prosaicamente e regolarmente, butta via tutto. Quelle che si possono ammirare grazie a questa mostra sono state salvate durante questi ultimi mesi dall’Osservatorio Outsider Art. Opere di una profonda poesia, create da un’artista di 83 anni, alla personalità fuori norma.

Infine, non resisto a riprodurre qui sotto un brano del testo di Glifo Edizioni. Fondata all’occasione della mostra, questa audace casa editrice ha deciso di rendere omaggio agli artisti dell’art brut o outsider art. Siciliabellissima.com non può che augurarle un bellissimo successo!

« Glifo Edizioni non si scoraggia di fronte ai trend negativi dell’economia editoriale attuale e dedica la prima collana proprio ai creatori margivaganti [neologismo che designa creatori, spesso autodidatti, vicini all’art brut]. Nelle loro opere si rivela la pura bellezza del gesto artistico libero, svincolato dalle catene dell’ambizione e non trattenuto dall’ansia di scalare le inaccessibili vette del sistema dell’arte ufficiale. »

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