Pantalica ou l’appel de la grotte

Cet article a été publié initialement en italien dans le magazine sicilien Gattopardo, n°34, mai 2019

La nécropole de Pantalica est l’exemple parfait de la Sicile hors des sentiers battus. Inscrit, avec Syracuse, sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 2005 pour sa haute valeur archéologique et son histoire vieille de trois millénaires, le site, cependant, semble boudé des touristes, qu’ils soient locaux ou internationaux. Peut-être est-ce dû aux efforts physiques requis pour parcourir les chemins parfois pentus de ce plateau des monts Hybléens situé à une quarantaine de kilomètres de Syracuse ? Peut-être est-ce la faute du manque de signalisation ou d’informations didactiques ou encore d’une piètre comunication de la part de l’organisme qui gère le site ? Quand on lit sur le Net les commentaires des voyageurs déçus, on se dit qu’il y a résolument quelque chose qui cloche. L’endroit, en effet, possède un charme puissant et intemporel. Plus de cinq mille tombes creusées le long des parois rocheuses entre le XIIIe et VIIe siècle av. J.-C. en font la plus grande nécropole d’Europe. Je vous parle d’un temps qui remonte à la préhistoire lorsque les populations installées sur la côte orientale de la Sicile, fuyant des envahisseurs venus de la mer, probablement les Sicules, trouvèrent refuge dans ces montagnes rudes et inaccessibles qui constituaient alors une véritable forteresse naturelle.

Le site fut ensuite abandonné durant la colonisation grecque, mais quelque mille ans plus tard il retrouva son rôle défensif lorsque les Byzantins vinrent s’y réfugier pour se protéger des incursions arabes. Du reste, Pantalica doit précisément son nom à l’arabe buntarigah qui signifie grotte. Plusieurs petites églises rupestres, comme celle du Crucifix et de San Micidiario, témoignent aujourd’hui encore de cette présence byzantine.

Mais la poésie du lieu ne réside pas seulement dans son patrimoine archéologique et culturel. La nature puissante et sauvage qui l’entoure contribue elle aussi à l’enchantement. Une magie toute minérale, façonnée par des éperons rocheux, des canyons sculptés par deux cours d’eau, le fleuve Anapo et le torrent Calcinara, et des grottes karstiques, comme la grotte des Chauves-souris (Pipistrelli en italien). La végétation, naturellement, n’est pas en reste, avec sa riche biodiversité faite de maquis méditerranéen, de milieux aquatiques et de sous-bois épais. Le site, qui fait partie de la Réserve naturelle de Pantalica, Valle dell’Anapo et Torrente Cava Grande, s’étend sur plus de 3700 hectares.

Il existe deux entrées, à Ferla et à Sortino. De nombreux sentiers ainsi que deux itinéraires cyclo-piétonniers permettent aux amoureux de la nature et aux randonneurs de découvrir cet endroit unique et relativement peu fréquenté. Il est même possible de suivre l’ancien tracé du chemin de fer, aujourd’hui désaffecté, qui reliait autrefois Syracuse à Vizzini à travers la vallée de l’Anapo.

Pantalica o il richiamo delle grotte

Questo articolo è stato pubblicato inizialmente sulla rivista Gattopardo, n°34, Maggio 2019

La necropoli di Pantalica è il perfetto esempio della Sicilia fuori dai sentieri battuti. Inserito, insieme a Siracusa, nella lista del patrimonio mondiale dell’Unesco nel 2005 per l’alto valore archeologico che vanta una storia lunga tre millenni, il sito, però, non sembra attrarre i turisti, locali o internazionali, che si meriterebbe. Sarà lo sforzo fisico richiesto per percorrere i cammini a volte ripidi di quest’altopiano dei monti Iblei situato a una quarantina di chilometri da Siracusa? Sarà colpa della mancanza di segnalazione e informazioni didattiche o di una scarsa comunicazione da parte dell’ente gestore? A leggere sulla rete i commenti d viaggiatori rimasti delusi, c’è sicuramente qualcosa che non va. Il sito, infatti, possiede un fascino fuori tempo. Più di cinquemila tombe a grotticella scavate lungo le pareti rocciose tra il XIII e il VII secolo a.C. ne fanno la più grande necropoli d’Europa. Stiamo parlando di una storia plurimillenaria quando ai tempi preistorici le popolazioni insediate nella zona costiera della Sicilia orientale sfuggirono da invasori venuti dal mare, probabilmente i Siculi, e trovarono rifugio in queste montagne aspre e impervie che costituivano una vera e propria fortezza naturale.

Il sito fu poi abbandonato durante la colonizzazione greca, ma più di mille anni dopo riacquistò la sua funzione difensiva quando i Bizantini vi trovarono riparo dalle incursioni arabe. Infatti, Pantalica deve il suo nome all’arabo buntarigah che significa appunto grotte. Alcune chiesette rupestri, come quella del Crocifisso e di San Micidiario, testimoniano tutt’oggi di questa presenza bizantina.

Ma la poesia del luogo non risiede solo nel suo patrimonio archeologico e culturale. La possente e selvatica natura circostante contribuisce anch’essa all’incanto. Una magia tutta minerale, creata da rocce a strapiombo, canyon scolpiti da due corsi d’acqua, il fiume Anapo e il torrente Calcinara, e grotte carsiche, come la grotta dei Pipistrelli. La vegetazione, ovviamente, non è da meno, con una ricca biodiversità fatta di macchia mediterranea, ambienti fluviali e fitti sottoboschi. Il sito, che fa parte della Riserva naturale orientata Pantalica, Valle dell’Anapo e Torrente Cava Grande, si estende su una superficie di 3700 ettari.

Due sono gli ingressi, a Ferla e a Sortino, mentre numerosi sentieri e due percorsi ciclopedonali permettono agli amanti della natura e appassionati di trekking di scoprire questo posto unico e relativamente poco frequentato. Si può persino percorrere l’ex-tracciato della ferrovia, oggi dismessa, che collegava Siracusa a Vizzini, attraversando la valle dell’Anapo.

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